De la mer au lac « Regarder les galets, écouter la symphonie de la mer, sentir le sel de ses embruns. Aspirer à la clarté du soleil, et en un geste, entrer dans sa ronde. Déambuler entre ses vieilles pierres, dans lesquelles se dévoilent, l’art et la vie. Déverser la pluie et faire régner l’amour. Pas après pas, retrouver son chemin, un talon lévite quand l’autre s’écrase. Prendre du recul et douter pour agir avec justesse. Trouver son idéal et le maintenir dans l’effort. Contempler le champ infini des possibles et savourer. Partir pour un pas de côté et tout recommencer. Suivre le fil du destin et les étapes qu’il nous impose. Se laisser porter par l’esprit du voyage, c’est quitter son confort pour rencontrer l’autre. Et prendre conscience que nous sommes un. Découvrir ensemble une lumière nouvelle. Le trait s’écoule à nouveau et se mêle au miroir méditatif que m’offre le lac. Je me confonds dans le tout et le tout se confond en moi. Le pinceau est habité par le puissant désir de s’élever. Et ma main suit un chemin magnétique, hors de l’espace et du temps. Comme deux êtres qui s’aiment et s’observent, peuvent se délecter de l'arête d’un nez ou de l’éclat d’une pupille.  À travers ce filtre, leurs illusions meurent et renaissent, inlassablement. Embrasser la marche du monde, la main sur le cœur et un genou à terre. Servir, toujours servir. Incarner la danse éternelle dans une boucle spiralée ou dans un visage éthéré. La brume tournoie au gré d’un vent joueur. L’onde du matin devient une vague au crépuscule. Vivre l’instant, dans le brasier de ses couleurs, est notre promesse d’un beau lendemain. » - Guillaume Cavalier, Octobre 2024